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 Silence (ma fic )

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AuteurMessage
Willhelmina

Willhelmina


Messages : 11
Date d'inscription : 21/03/2009

Silence (ma fic ) Empty
MessageSujet: Silence (ma fic )   Silence (ma fic ) Icon_minitimeDim 29 Mar - 3:43

(Voici ma fic, Silence. Enjoy ^^ et n'hésitez pas à donner votre avis ^^ )





Sombre cité que celle la. Vide. Morne. Silencieuse. Noire. Polluée. Une vraie misère pour les jeunes.

Et c’est-ce que nous sommes. Un groupe de jeunes, quelques individus sans aucune attache fixe. Juste quelques repères dans la ville. Un entrepôt désaffecté. L’épicerie aux rayons remplis de nourriture moisie et vieillots, mais tout de même comestibles. Le marchand de tabac, vieillard aux yeux ternes.
Et quelques autres. Et nous.

Yann.

Sable.

Junk.

Double.

Et moi, Silence.

Nous sommes un groupe de jeunes. De jeunes amnésiques. Sauf Yann.

Le virus AOD, est la cause de notre rassemblement. Amnésia Or Death. Le virus qui a tué beaucoup et causé la perte de la mémoire chez d’autres. Développé par un laboratoire. Expérience ratée et sordide. Le virus s’est répandu. A touché quasiment toute la population de ce monde. Taux de survivants amnésiques: 16%. Taux de non contaminés: 3 %. Taux de morts: 81%. Voila le résultat de la contamination. Charmant.
Sable, Junk, moi et Double sommes des victimes de l’AOD. Pas Yann. Il a survécu. Tout comme nous. La manière de survie est différente.

Je suis Silence. Je suis une fille. J’ai des cheveux d’un marron clair. Les yeux noisettes. Ma taille et mon poids, je m’en tape. De toutes façons, je ne m’en souviens pas, et j’ai pas envie de le savoir. Je suis une survivante de AOD. Une des rares rescapées. Sable, Junk et Double en sont aussi. Yann est un non contaminé. Il est le seul. A se souvenir…


Entrepôt désaffecté. Il était environ 15h. Sable était assis dans un coin sombre, amorphe. Tout le temps comme ça. Un gros tas de sable, quoi. Son visage, pâle et maigre, aux joues creusées, les orbites cernées, ses yeux bleus rivés sur moi. Dépourvus de vie, presque morts. Mes jambes se déplièrent de la position dans laquelle elles étaient, avant de pousser mon corps à avancer vers lui. Arrivée près de lui, je m’accroupis. Mes prunelles marrons se fixèrent dans les yeux bleus de Sable. Il ne bougeait pas. Pas un mouvement, ni un battement de cil. Derrière nous, un rire glacial et froid. L’éclat argenté d’une aiguille. Le rire de Junk s’élança dans le bâtiment sombre et froid, avant de se dissoudre dans le silence. La voix de Double retentit : « cesse donc de rire, abruti… ». Il était dans un coin sombre lui aussi, assis sur une caisse contenant on ne savait quoi. Sans doute quelques denrées pourries par le temps. Les genoux repliés contre son torse nu, les yeux d’un noir profond fixés sur Junk qui se tenait debout, la seringue toujours fichée dans le bras, les yeux exorbités, les bras pendants, ses longs cheveux noirs tombant comme des lianes sauvages et malsaines. Un jean défraichi couvrait ses jambes, et un tee shirt en lambeaux sur son torse. Il semblait figé et fou. Son visage d’une blancheur a faire pâlir un mort se tourna vers Double, toujours recroquevillé, un sourire sadique et moqueur sur le visage. La drogue prenait possession du corps de Junk, le faisant trembler, alors qu’il s’avançait, vers Double, l’air fou. D’un geste vif, il retira la seringue plantée dans son bras. Tendant l’objet de débauche vers Double, il émit un petit rire. Passant ma main sur le visage de Sable, je me relevais, remettant en place une mèche de cheveux tombée sur mon visage. Je m’approchais du duo. Posant une main sur l’épaule de Junk pour qu’il se calme, mes yeux noisettes s’ancrèrent dans les prunelles noires de Double. Il se leva et s’approcha de moi, les yeux fermés. Son corps maigre avançait, tel un zombie, dans ma direction. Je ne bougeais pas, ma main toujours sur l’épaule de Junk. La main frêle et rugueuse de Double attrapa mon visage, alors que ses lèvres glaciales se posaient sur les miennes. Junk émit un grognement alors que je me laissais embrasser par Double. Ses bras m’entourèrent, alors que son corps se pressait contre le mien. Le visage de Junk se transformait, devenait livide. Un bruissement, un son de quelque chose qui racle contre le sol froid et dur. Sable bougeait. Alors que Double mettait fin au baiser, nous nous tournâmes vers Sable qui avançait, silencieux, comme une entité composée de glue, ses amples vêtements frottant contre le sol. Il était plus grand que moi mais ressemblait à un fantôme, la pâleur de ses traits formant un étrange assemblage avec ses longs vêtements blancs et salis par la poussière qui régnait en ces lieux. Il avançait vers nous trois, le visage indifférent. Arrivé à notre hauteur, il tendit vers moi ses longs bras décharnés, sous le regard de Double et Junk. Junk semblait sur le point d’éclater de rire, tant que la situation était comique. Enfin, elle devait l’être pour lui, vu qu’il était défoncé. Ses pupilles étaient dilatées, et sa face se faisait joviale et souriante. Double semblait en proie à une sorte de crise de tétanie, le visage crispé, les yeux exorbités, des sombres gémissements s’échappant de ses lèvres. Je me tournais vers lui, tandis que Sable m’entourait de ses bras, comme un blanc cocon. Je tendis la main vers Double, qui se convulsait, debout, ses yeux fermés. Junk posa une main sur la mienne. « Silence. Ne le touches pas. Tu sais très bien ce qu’il va se passer. ». Malgré ça, je ne pouvais m’empêcher de tendre les doigts vers lui. Lorsque la crise passa, Double semblait vide. Amorphe, comme Sable. Mais rien ne passait sur son visage, il me semblait mort. J’ouvris la bouche pour crier, mais aucun son ne s’échappa de mes lèvres. Je restais immobile, alors que je voyais le corps de Double tomber lentement, s’affaisser sur le sol. Les yeux bleus de Sable suivaient le corps du regard. Je me libérais de ses longs bras fins et m’approchais, silencieuse, de Double. Mes doigts, fins et blancs, se posèrent sur les cheveux noirs et fins de Double. Junk haussa les épaules dans un soupir. Un bruit rauque. Comme un étranglement, déchira le silence. Les doigts de Double se refermèrent sur mon poignet, alors que je tombais, happée par la force du jeune homme. Junk attrapa Sable par les épaules et le força à s’asseoir plus loin. La drogue et la folie rendaient ses gestes moins précis, et c’est avec brutalité que le cul de Sable fut déposé sur une caisse a moitié pourrie, qui s’effondra sous le poids du jeune homme, pourtant maigre à en crever. Mais il ne broncha pas. Une écharde pénétra la chair de son bras, mais il restait la, les yeux dans le vide, à observer. Junk voulut ensuite se ruer sur nous, alors que la langue de Double parcourait mon cou, m’arrachant un frisson. Ses mains me tenaient fermement, alors que son corps tout entier me semblait chaud et agréable au toucher, alors que d’habitude… il était froid. Voila l’autre face de Double. La chaleur, la luxure, la perversité et l’abandon aux pulsions. Je ne bougeais pas, mes yeux noisettes ancrés dans ceux, noirs de Double. Il était penché sur moi, le regard presque doux. La situation aurait été romantique si la bosse de son pantalon en cuir ne grossissait pas à vue d’œil, démontrant les macabres pulsions de son propriétaire… Ses lèvres frôlaient mon oreille, m’arrachant des raidissements répétés, alors que la voix sombre de Double, murmurait des mots dont je ne comprenais pas le sens. Junk hurlait, il disait quelque chose que je ne comprenais pas non plus. Une silhouette attrapa fermement Double par le col et le força à se relever, avant de le projeter contre le mur le plus proche. Une main relativement grande se tendit vers moi. Alors que je la prenais, pour me relever, deux yeux d’un vert sombre fixaient Junk qui avait stoppé sa course, l’immobile Sable et Double étalé contre le mur. Un grognement rauque se fit entendre alors que Yann avait les yeux rivés sur la coulée de salive qui descendait le long de mon cou, s’engouffrant sous mon tee shirt, caressant ma poitrine, comme une trainée obscène qui s’insinue dans le corps d’autrui. Il détourna le regard, alors que sa main massive lâchait la mienne, les bruits de pas résonnant dans le silence. Je courus m’asseoir à coté de Sable, qui saignait abondamment du bras. Alors que j’examinais la plaie d’un air inquiet, Yann s’avançait, l’air menaçant, vers Double qui semblait sonné. Ah ben non. Il se releva, l’air morne, complètement dans les vapes. Ses bras pendouillaient lamentablement, tels de longues lianes malsaines. L’ambiance était sombre. Junk sortit une petite trousse sur laquelle une croix rouge avait été grossièrement dessinée. S’approchant de Sable qui ne réagissait pas, il sortit une compresse et entreprit de désinfecter la plaie. Le liquide rouge tachait le blanc sali de ses vêtements, comme une souillure indélébile sur le corps pur de Sable. Ses cheveux dorés luisaient faiblement alors que ses prunelles nous regardaient le soigner. De l’autre coté de la salle, Yann donnait des baffes à Double. Il ne réagissait pas. Se laissait frapper. La colère de Yann semblait le rendre mou, comme un monstre sanguinaire et violent qui s’acharnerait sur un être sans défense. Je lâchais le bras de Sable, l’abandonnant aux soins de Junk, et courait vers Yann. Alors que je m’interposais entre lui et Double, pour stopper la situation, la main de Yann cingla ma joue. Vacillant sous le choc, le cerveau secoué, je titubais, les yeux dans le vague, le visage endolori. Double poussa un hurlement de colère et attrapa mon bras, me tirant en arrière. Dans l’incapacité de réagir, je m’affalais sur lui. Yann fronça les sourcils, alors que Double me serrait dans ses bras. La crise était passée. Il était redevenu le Double que je connaissais. Doux, moqueur, rieur et cynique. Yann se pencha sur moi, voyant que le danger que Double pouvait constituer était passé, et s’excusa. Junk termina les soins de Sable, aidé de Yann, alors que je restais dans les bras de Double, telle une poupée amorphe et sans vie. La vie, c’était ça pour nous….

Les habituelles crises de Double, le comportement étrange de Sable, la violence de Yann, la drogue de Junk, et mon mutisme. Voila notre vie…
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